« Dépêche-toi Lucy » hurla Nolan tout en tentant de faire attendre raison au labrador familial. Il se demandait souvent la raison qui l’avait poussé à dépenser plus de 900 dollars pour ce sale clébard. Le chien était de couleur chocolat, un regard noisette et surtout un caractère des plus téméraires qui donnait à Nolan quelques difficultés. S’il avait pris Hollywood ( hé oui ), ce n’était pas par passion pour le monde animal mais pour sa fille. On lui avait en effet répété à plusieurs reprises qu’un chien pouvait aider un enfant en difficulté. Sur ce point-là, ça avait fonctionné. Lucy s’était énormément attaché au chien, elle s’était investie. Grace à lui, elle allait au club canin et ils parcouraient l’état pour concourir à différente exposition canine, ou Holly ne déméritait pas. Cependant entre Nolan et Holly les relations étaient quelques peu tendues. Surtout depuis le jour ou Holly avait pris son iPhone pour un jouet qui couine… Holly l’observait de son regard incrédule, assis sur le perron, il observait l’homme. Nolan aurait juré qu’il était en train de se foutre de lui. Il refusait de rentrer dans la maison. Cependant quand la voix de Lucy traversa la Hall, le labrador s’élança dans la maison d’un air gai bousculant au passage Nolan. Il se retint pour ne pas lui donner un coup de pied (léger, il n’était pas un tortionnaire) Son regard se posa alors sur sa fille. Elle ressemblait à sa mère sur bien des points. Il aurait préféré que ce ne soit pas le cas, mais il ne pouvait rien y faire et heureusement pour elle qu’elle ressemble plus à sa mère qu’à son père. Cependant contrairement à sa mère qui était assez décontractée, sa fille était dans une période de rébellion fashion. Elle était vêtue d’un débardeur rouge pétant, d’une mini-jupe noire et d’escarpin rouge, histoire d’aller avec le haut. « Tu te fous de moi » Elle se désarticula comme un pantin faisant tomber ses bras le plus bas possible dans une mou remplie de désarroi. « Mais C’est la Mode » Nolan était de plus en plus dépassé avec Lucy, mais il n’était pas du genre à abandonner. Il se contenta de plonger son regard dans le sien et de prononcer un mot simple « Ipod » Si bien que sa fille fit demi-tour en râlant. La pire des punitions s’était de lui prendre son ipod ce qui pour elle représentait la fin de sa vie, surtout que cela s’accompagnait de la confiscation du portable et de L‘ordinateur. Elle avait déjà été privée de toute technologie pendant une semaine et ça semblait l’avoir assez marqué pour ne pas retenter l’expérience. Elle réapparut vêtue d’un jean, le haut était toujours le même mais les escarpins avaient laissé place à des converses rouges, voilà qui était plus…plus passe partout.

Nolan la déposa au lycée avant de partir pour la caserne. Il respira avec plaisir l’odeur des chèvrefeuilles. Il adorait le printemps c’était sa saison préférée depuis des années. Depuis toujours pour dire vrai. Il ne savait pas vraiment pour quoi, mais il adorait sentir la chaleur du soleil le réchauffer après ses longs mois d’hivers. Il aimait voir la nature reprendre ses droits, voir les oiseaux faire leurs nids (même si ça, il le gardait pour lui)

En fin de journée, ils furent appelés pour un accident d’autocar… quand il apprit qu’il transportait les élèves du lycée de sa fille, son sang ne fit qu’un tour. Ses inquiétudes furent rapidement confirmées quand il aperçut Lucy dans les jeunes assis dans l’herbe. Elle n’avait que quelques contusions, mais le choc avait été assez rude et il était normal de l’envoyer à l’hopital.

Assis sur une chaise, il regardait Lucy qui observait la salle d’examen tout en faisant des bulles avec son chewing gum. « Bon on rentre ? » Elle le regardait d’un air suppliant. « Pas avant que le neurologue t’ai examiné » « Mais je vais bien regarde’ » Elle se mit alors à compter et à réciter ses tables de multiplication tandis qu’il lui souriait d’un air niais. « ça me rassure… tu es meilleure en math que je ne le pensais » Vexée sa fille attrapa son ipod et lança sa playlist retombant dans son monde ou son père n’avait pas accès.

Quand le médecin rentra, Nolan tourna au blanc… C’était un véritable électrochoc, il avait envie de la prendre et de la balancer par la fenêtre. Lucy lui adressa un regard blasé et enleva ses écouteurs. Elle avait hérité du mauvais caractère de son père et avait une sainte horreur des médecins. « … Un accident de bus » répondit elle avec une pointe d’insulte dans la voix. « Dépêchez-vous, dans 20 minutes ma série commence, je ne rate jamais un seul épisode » Nolan quant à lui, il restait patient… Il allait intervenir, mais plus tard, pas devant sa fille. Il se contenta de répondre par un regard noir qui aurait pu tué, si cela avait été possible.

Nolan était devenu père assez rapidement. Le plus impressionnant, c’est que rien ne l’avait prédestiné à ce genre de vie. Au contraire, avant de rencontrer Caitlin il s’était juré de ne pas avoir d’enfants et de vivre sa façon de la manière la plus égoïste qui soit. C’est-à-dire : amis, sexe et encore sexe. C’était en gros ceux à quoi il se destinait, rien de très passionnant, ni extravagant, mais assez pour lui donner envie de se lever le matin. Alors quand il y pensait désormais, il se contentait de sourire au souvenir de son ancien lui. Une sorte de clin d’œil à celui qu’il n’avait été qu’un temps et qu’il ne saurait jamais plus. En sortant avec Caitlin il s’était détourné de ses amis de l’époque, ça n’avait pas été un mal bien au contraire. Mais, sa vie avait pris une tournure différente en présence de la jeune femme. Il avait finalement préféré passer ses soirées en sa compagnie à la place d’une soirée dans un bar à tenter d’avaler plus d’alcool qu’à l’accoutumer. Nolan avait changé, il avait fini par devenir bien différent et surtout bien plus adulte. Au début de leur relation, il n’avait pas été très optimiste, peur qu’elle finisse par lui dire d’aller se faire voir, qu’il n’était qu’un enfant ou tout bonnement qu’elle en avait assez de lui. Voilà de quoi surprendre, vu qu’à la base Nolan ne s’était jamais posé ce genre de questions. Car en toute logique s’était lui qui finissait les relations avant même de les avoir commencé. En conséquence si on se référait au caractère de Nolan et à sa vie antérieure, il semblait finalement peu logique voir surprenant que celui-ci accepte la grossesse de la jeune femme sans broncher. Pourtant, se fut bien lui qui l’accepta. Etrange n’est-ce pas, cela aurait du être le rôle de Caitlin et non pas le sien. Nolan avait toujours souffert de l’absence de son père, parti alors qu’il n’avait que 3 ans avec sa maitresse laissant sa mère éploré. Nolan l’avait détesté et les tentatives de rapprochement de son père furent toujours des échecs et encore aujourd’hui les deux hommes ne s’adressent pas la parole. Nolan à des défauts, de nombreux, mais si il en a qu’il n’a pas c’est la franchise et l’honnêteté. Car Nolan ne se ment pas il ne ment pas aux autres, et il ne revient jamais en arrière, quand il dit quelque chose soyez sur qui le pense.

Nolan s’était énormément investi pour sa fille. Allant juste à changer deux fois la décoration de la chambre, et autant vous dire qu’il n’était pas spécialement un bon bricoleur. Mais, pour leur enfant il voulait le mieux. Bien sûr derrière tour ça, il y avait la volonté de faire plaisir à Caitlin, car après tout il n’était pas le seul dans cette histoire et il voyait l’enfant à naitre comme une sorte de summum à leur relation. Au début, il accepta sans rechigner les plaintes de sa femme, il comprenait que la naissance de sa fille la rende nerveuse et irritable. Ils étaient jeunes et bien sûr, elle devait se poser des questions, elle devait avoir des doutes. Il essaya de l’épauler, il n’avait d’ailleurs jamais tant donné pour personnes. Alors quand elle lui cracha à la figure qu’elle ne voulait pas de cette vie, ça était trop, il était fatigué lui aussi, mais il continuait de s’accrocher à ce qu’ils avaient parce qu’il l’aimait elle et Lucy. Cependant il ne regretta jamais ses paroles, il ne voulait pas la garder contre son gré et si elle faisait le choix de partir, il allait l’accepter, mais qu’elle n’essaye plus par la suite de rentrer dans sa vie. C’était ainsi que ça s’était passé et Nolan ne chercha plus jamais à renouer un contact. Elle était partie alors elle n’existait plus dans son univers. Il trouva assez surprenant qu’elle parte dans ses papiers, elle devait vraiment avoir envie de recommencer une nouvelle vie…

Désormais face à elle, de nombreuses questions se posaient à lui, mais elles n’étaient que des fourmis face à la haine qu’il ressentait. Il sentait son sang bouillonnait, il se retenait et cela lui demandait beaucoup. Le plus difficile à supporter c’était de la voir toucher sa fille sans montrer la moindre émotion. Il attrapa ses clés et les posa dans les mains de la jeune adolescente. « Lucy va m’attendre dans la voiture » « Yep » répondit elle avant de s’élancer à grandes enjambées vers la sortie de l’hôpital. Quand elle fut assez loin, il attrapa Caitlin par le bras et la poussa dans le sens opposée, bien sûr il n’allait pas la brutalisé, c’était juste histoire de lui montrer qu’il existait. « je t’interdis de t’approcher d’elle, tu as fait ton choix il y a 15 ans, il est trop tard pour changer ta vie. Elle a grandi jusqu’à là sans sa mère. Elle a assez de problèmes comme ça, pas besoin que tu viennes remuer le couteau dans la plaie. Le fait que tu l’ais abandonné ne va surement pas lui faire du bien » sa voix tonna, elle était cassante, désagréable et surtout très froide…

Lucy avait toujours été proche de Nolan. Il s’était toujours senti responsable, encore plus après le départ de Caitlin. Le plus dur pour lui, ça n’avait pas été l’absence de sa femme. Il était assez fort pour surmonter la perte et c’était bien plus facile à faire en vue de la situation. La haine pouvait être un bon facteur d’oubli, ce fut le cas pour lui. Bien qu’en y réfléchissant, vu sa façon de se comporter face à la jeune femme, il n’avait pas tout oublié. En tout cas, il ne restait plus que de la rancœur, rien de plus, rien de moins. Nolan s’était retrouvé toute seule avec sa fille qui n’était âgée que de quelques mois. Seul, il prit la décision de partir de cette vie et de vivre une vie sans qu’on soit toujours là à lui dire quoi faire. Il ne se sentait pas en faute, elle était partie point barre. La seule chose qu’il s’était reproché c’était de l’avoir poussé à garder Lucy. Il n’aurait peut etre pas du… Caitlin ne s’était peut-être pas sentit prête à assumer ce role. Cependant, elle était assez âgée pour le lui dire. Il lui avait toujours reproché son côté passif… Bref, de toute façon, il avait fait une croix sur Caitlin bien des années plutôt.

Cependant maintenant qu’ils étaient de nouveau réunis grâce au destin. Il n’allait pas la laisser s’échapper. Il méritait tout de même des explications, du moins, il voulait savoir si elle avait trouvé ce qu’elle cherchait en le laissant tomber si vulgairement. Il voulait pouvoir donner une réponse à Lucy, et si celle-ci lui demandait si il avait des nouvelles de sa mère, il voulait pouvoir lui dire la vérité, car il n’était pas un menteur. Par chance, Lucy ne l’avait pas reconnu, elle ne connaissait pas assez sa mère pour ça. C’était mieux comme ça. Lucy souffrait énormément de l’absence de sa mère, encore plus parce qu’elle se sentait fautif. Elle avait hélas entendu une conversation entre Nolan et la mère de celui-ci, elle avait pris sur elle, mais le mal était fait et d’une certaine façon elle s’en voulait. Pourquoi sa mère n’était pas restée avec elle ? Qu’avait elle fait de mal ? C’était des questions auxquelles Nolan ne trouvait pas de réponses. Tout simplement car ce n’était pas à lui de les faire. Alors si elle voulait rentrer de nouveau dans la vie de Lucy, elle allait devoir faire face et ne pas faire machine arrière.

Nolan la lâcha, il soupira avant de passer sa main dans ses cheveux, tentant de garder son calme. « C’est impressionnant d’en arriver à un tel déni, tu as dejà penser à consulter un psy. Parce qu’oublier l’homme avait qui t’étais censée te marier et ta propre fille, ça relève de la psychiatrie. » Il jeta un coup d’œil à la bague qu’elle portait au doigt se demandant bien pourquoi elle l’a porté toujours, vu qu’elle était l’alliance qui lui avait offert en promesse d’un mariage futur. « Tu devrais la retirer, ce n’est plus d’actualité »

La patience n’était pas le point fort de Nolan, c’était d’ailleurs un de ses défauts qui lui posait finalement pas mal de problèmes. Cependant celui s’affirmait le plus souvent dans sa vie personnelle et non professionnelle ce qui évidemment apportait un plus. La patience était une vertu et dans son métier il fallait être capable de « patienter », il y arrivait bien plus facilement quand il était en service que quand il se retrouvait seul face à sa vie. Nolan ne se disait pas spécialement heureux, mais il n’était pas malheureux et vu ce qu’il avait vécu il ne s’en était pas si mal sorti. Il en était d’ailleurs même assez fier. Il avait passé les différentes étapes de la vie sans grande difficulté, bien sur d’autres allaient s’offrir à lui, mais pour le moment il était plutôt temps pour lui de se faire plaisir. De retour dans sa ville natale, il avait décidé de trouver une activité sociale. Pas difficile, car Nolan est toujours resté sociable et sympathique. Il avait fait des recherches et avait finalement opté pour le basket qui pratiquait désormais 2 fois par semaines. Nolan n’avait pas vraiment le temps de s’ennuyer en particulier grâce à sa fille qui lui prenait finalement tout son temps. Pour le moment, il ne s’était pas trompé, la « campagne » avait permis à sa fille de reprendre un chemin moins dangereux que celui qu’elle avait dangereusement emprunté avant leur arrivé ici. Nolan l’avait inscrite à un centre équestre, elle y passait tous ses week-ends. Pour lui c’était évidemment que du positif, sa fille ne passait plus ses samedis à trainer dans les rues dans l’unique but de draguer le garçon du coin ou de fumer un joint en cachette. Du moins, il espérait que ce soit différent…

Difficile pour Nolan de faire face à Caitlin. Il aurait surement mieux fait de passer son chemin, mais qui connait Nolan sait que cette situation était inratable. Nolan s’effaçer ? Et faire comme si de rien était ? Tout bonnement impossible, voilà qui ne lui ressemblait pas, qui n lui ressemblera jamais. Il n’avait en fait même pas envie de la revoir. Alors certains passent leur temps à rêver de retrouver leur amour perdu comme cela pourrait se dérouler dans les films. Nolan n’avait tout simplement jamais pensé car pour lui tout était bien terminé et il n’existait plus rien. Il n’avait plus aucun sentiment pour elle si ce n’est du mépris. Même le fait de l’avoir ne changeait pas cela, c’était même pire. La seule chose qu’il pensait s’était de protéger sa fille et pour lui rien, mais rien ne viendrait détruire ce que Lucy était doucement en train de construire. Il écoutait sans vraiment vouloir comprendre, mais Nolan n’était pas un imbécile. Elle n’avait pas l’air de mentir. Il aurait pu ressentir une vague de chaleur envahir son cœur, elle ne l’avait pas quitté par désir mais par obligation, mais se ne fut pas le cas. Il éprouva de l’empathie parce qu’elle ne se souvenait de rien. Mais il ne pouvait pas ressentir autre chose car il restait sur la jeune femme claquant la porte de la maison. Croisant ses bras d’un air des plus détendu, comme si elle lui avait annoncé qu’ils étaient dans un hôpital, il lui répondit. « On n’oublie souvent ce que l’on veut oublier, mais vous n’êtes pas non plus obliger de me croire, qui sais, je suis peut-être en train d’inventer » Finalement qu’il la croit ou non ce n’était pas le problème, vu que dans les deux sens, elle avait oublié Lucy et s’était finalement ça qui l’intéressait… Il trouvait cela surprenant que quelqu’un sache son prénom mais ne lui parle pas de lui.. C’était juste étrange. D’un ton des plus hautain il ajouta. « Nolan ! Et toi c’est comme déjà ??? A Oui Caitlin.. »

Je me voyais courir dans un pièce en rigolant, tentant d'éviter l'homme qui me poursuivait. Une fois de plus, j'étais incapable de discerner son visage, la seule chose que je savais, c'était que je l'aimais - ou avait aimé puisque cela s'était passé il y a bien du temps - de tout mon âme. Dire que j'avais toujours trouvé cette expression fort idiote, mais cela semblait bien décrire les sentiments que j'étais entrain de revivre.
Bien sûr, j'avais beau tenter de lui échapper, mais il finit par me rattraper. D'ailleurs, j'avais voulu qu'il m'attrape... Si bien que je me retrouvais couchée sous lui sur le lit... Alors que j'aurais pensé qu'il allait m'embrasser, il profita de la situation pour me chatouiller... Autant dire que cela ne me plaisait pas vraiment, bien que je riais à gorge déployée, j'étais bien incapable d'en faire autrement puisque j'avais toujours été particulièrement chatouilleuse, et il semblait bien profiter de cette petite faiblesse.

Bien qu’étant assez sociable, Nolan demeurait tout de même assez suspicieux. Il savait être assez intelligent pour avoir des connaissances amicales, sans pour autant ne pas pouvoir vivre sans eux. Il n’était pas un homme de grandes amitiés, bien qu’ils possèdent tout de mêmes deux ou trois amis véritables. Pour eux, il serait surement capable de faire beaucoup et surtout d’être présent de les épauler. Cependant, Nolan n’était pas vraiment le genre de type qui vous remettait sur le droit chemin ou qui vous donnait envie de continuer à vous battre. Certaines personnes sont douées pour épauler, d’autres ne le sont pas et il n’y a aucun doute. Nolan fait partit du deuxième groupe. Demander lui de remonter le morale à quelqu’un et malgré tout se bonne volonté il la poussera au suicide. Bien sur c’est assez exagéré mais finalement assez proche de la réalité, bien que pour le moment son implication n’a pas été démontré dans une tentative de suicide. Mais rien de très étonnant car personne qu’il ne connait ne sait jamais suicider, ou il l’a toujours ignoré. Enfin, il était tout de même assez psychologue vu qu’il était Pompier. Mais en fait, il semblait que Nolan soit bien plus agréable avec les patients qu’avec ses connaissances. C’était donc le cas désormais et autant dire que Nolan était complètement bloqué. Bien que d’une certaine façon elle avait de la chance. Il était resté, il ne lui avait pas craché à la figure pour reprendre la route. Il jeta tout de même un rapide coup d’œil à sa montre. Tout simplement parce qu’il n’avait pas envie de laisser sa fille poireauter trop longtemps sur le parking de l’hôpital.

Nolan avait du mal à y croire mais cela lui semblait finalement plausible. Le pire c’est qu’il ne ressentait aucun sentiment positif à cette idée. Il n’éprouvait même pas de compassion ou si c’était le cas c’était finalement très léger. Pourquoi ? Parce qu’il n’avait surement plus de sentiments, ou ceux-ci étaient tellement enfouis et enterrer sous une couche amer qu’il ne ressentait rien si ce n’est de l’incompréhension et un sentiment désagréable de faiblesse.

Elle avait beau s’expliquer d’une façon tout a fait honorable. Elle semblait vraiment sincère mais le truc c’est que la voir aussi pitoyable, c’était presque en train de l’énerver. Difficile pour lui de passer d’un extrême à un autre. Après tout pendant 14 ans, il avait vécu avec une version tout à fait différente et cela n’allait pas changé du jour au lendemain. Il allait donc devoir faire un choix tenter d’accepter la vérité et de voir ou ils en étaient bien que dans le fond il pensait qu’il n’y avait rien à sauver…mais bon… il y avait Lucy… et il ne pouvait pas non plus ignorer la mère de sa fille dans l’unique but de ne pas regarder en arrière pour ne pas souffrir de nouveau. Car dans le fond c’était bien le problème. « Important… Oui un enfant c’est important » avait-il sifflé d’une manière désagréable. Qu’elle l’oublie lui, il l’aurait accepté, il était assez insupportable après tout…mais oublier Lucy, ça il avait du mal à l’admettre. « Nous ne sommes pas quittée sur une relation forte, bien au contraire, tu ne voulais pas de cette vie, j’en voulais, il y a eu clash et tu es parti » Voilà comment résumer, même si c’était peut-être un peu trop résumé. Il roula des yeux avant de hausser les épaules. « Si tu te souvenais, tu saurais que j’agis toujours comme ça, une sorte de question rhétorique.. » Il ne pouvait pas non plus nié que la situation devait être difficile pour elle, pour cette raison il s’était quelque peu adouci. Ne rien savoir sur son passé… Il n’avait pas envie de le vivre, son passé lui avait donné les armes pour vivre aujourd’hui. Et Sans son passé, il ne serait pas ici… « Une mère…mais elle est décédée un peu avant la naissance de Lucy. Je ne t’ai pas cherché car tu es parti, j’ai pensé que tu avais fait ton choix , je n’ai jamais été prévenu d’un accident, sinon je serais venu » Car oui il était franc et si on l’avait appelé , il aura surement accourut sans se poser la moindre des questions… et il aurait été là pour elle, mais ça ne s’était pas déroulé ainsi.

Il détestait depuis toujours les hôpitaux. Il avait du mal à comprendre la passion qui pouvait pousser des gens à y exercer. Ils étaient cependant indispensables pour sauver des vies, mais ce n’était pas une place pour Nolan. Il n’aimait pas l’odeur, cette odeur aseptisée, comme si rien ne vivait vraiment ici. Les hôpitaux sont bien souvent des lieux qu’on foule avant de mourir. En parlant de la mort, celle-ci est attachée à ce lieu, impossible de penser à hôpital sans penser à souffrance, tristesse, décès. Nolan avait perdu sa mère quelques années plutôt, pour lui les médecins étaient loin d’être des psychologues. Il trouvait que beaucoup ne respectaient pas vraiment leur patient, ils n’étaient qu’une personne de plus… Bien sur sa vision était péjorative. Nolan voyait beaucoup de choses d’une façon péjorative, c’était quelque chose qu’il ne pouvait nier. Cependant, bien que ses visions des choses soient en constante évolution, cela n’était pas le cas face aux hôpitaux. Nul ne doute qu’il n’aimerait jamais cet endroit et nul doute que la plupart des humains pensaient ainsi, si ce n’est les médecins qui devaient tout de même y trouver un certain plaisir.

En tout cas, elle devait appréciée, s’était ce qu’elle avait toujours voulu et elle avait réussi. Bien sur sans lui et sans Lucy, mais c’était ce qu’elle avait souhaité et il ne pouvait pas nier qu’elle y était arrivée. Par contre, vu la tête qu’elle avait, il se doutait qu’elle ait une vie sociale très décente. Elle ressemblait plutôt à une espèce de Zombie. Depuis combien de temps n’avait-elle pas eu une vraie nuit de sommeil ? Il n’en savait rien. Il était Pompier, il faisait des nuits, mais il avait un équilibre, il avait des amis, il sortait, il faisait des parties de Mario kart avec sa fille. Il voyait la lumière du jour et il n’avait rien à redire sur sa vie. Elle était très bien, elle était ce qu’elle pouvait être de mieux en son absence. Il avait fait avec et il avait finalement mieux résisté qui ne l’aurait cru. Non parce qu’il avait tout de même pendre énormément sur lui. Parce qu’a 22 ans, élever tout seul sans aucune aide un bébé n’avait rien de facile, encore plus quand c’était au père de s’y coller. Il avait galéré, il avait perdu son boulot, mais il s’était accroché et il avait réussi. Dans ce genre de situation, comment ne pas détester l’autre. Le plus dur ce n’était pas le choix de la jeune femme… non c’était l’abandon. Le fait de se dire qu’elle était si mal qu’elle avait préféré le laisser lui et sa fille. C’était dur parce que dans son esprit ça ne pouvait pas arriver. Ils s’aimaient trop pour en arriver là. Alors faire face à cette solitude l’avait durci, peut être trop, mais ça c’était le fardeau de son passé, c’était le ciment de son présent et ça n’allait pas changé de sitôt.

Il passa sa langue sur ses lèvres, elle rêvait d’un homme, voilà de quoi l’énerver. Pourquoi ? parce que ça lui rappelait que oui ils s’étaient vraiment mais pas assez pour faire face ensemble à cette aventure, à cette crise et qu’il avait dû en payer le prix. Alors qu’elle aime ou pas, ou qu’elle pense l’aimer, ce n’était pas vraiment le problème pour lui car il ne pensait pas à ça pour le moment. Il était trop perdu, trop loin de ses sentiments pour y réfléchir. Il réagissait en père protecteur, ll voulait le bonheur de sa fille, il se moquait du sien. « Pas assez pour que ça tienne » ajouta t’il ne pensant même pas à l’idée qu’elle pouvait penser à quelqu’un d’autre. Bien sur qui lui devait des réponses mais était ce vraiment le bon moment. Il n’en savait rien, il savait juste qu’il n’aimait pas du tout cette situation et encore plus ce sentiment de faiblesse qui l’envahissait, il avait l’impression de se transformer en quelqu’un d’émotif et il ne le voulait pas… « Lucy… tu voulais continuer tes études et non pas pouponner. Elle n’était pas prévue, mais on l’a gardé, bien que tu l’as plus gardé pour me faire plaisir que par envie… Voila pourquoi tu voulais partir, tu ne voulais pas de cette vie. On habitait à Philadephie, mais avant Lucy on vivait chez ma mère avec la tienne, la ou je vis actuellement »