La robe est magnifique, je suis splendide. C’est de la dentelle blanche, d’un bLanc immaculé. Le jour que j’ai attendu toute ma vie. J’aurais voulu qu’Aiden soit à mon bras, à mes lèvres, mais c’est trop tard. Alors Matys est là, et il ne le remplace pas. Il n’est pas seulement un substitut, il est mon amour. Je l’aime. D’un amour malsain, désespéré. Il ne le comprend pas, ne le sait pas, ne le remarque pas. Il ne veut que ma compagnie. Je suis un alibi. Un simple alibi. Mais ça n’est pas grave. La vie est une transaction. Un échange. Chacun y trouve son compte. C’est ce que je me dis. Tout devrait aller, ainsi. Mais rien ne va. J’ai envie de hurler, de pleurer. Je n’en ai pas le droit pourtant. Trop de gens comptent sur moi. Ma mère, mes « amis », et puis Matys. Aiden, peut être. Serait-il heureux ? J’en doute. Je suis assise sur un canapé de velours blanc, et tout va mal. Mais tout va bien. Je devrais être heureuse. La pièce montée est parfaite, banche, impeccable. Je suis impeccable. Un être merveilleux dans un monde merveilleux. Rien à signaler, R.A.S. Par pitié, aidez-moi à y croire. Que personne ne dise rien, que tout le monde joue son rôle. Et tout ira mieux. Tout ira bien. Tout ira enfin bien. La journée est organisée à la seconde près, mais malgré tout c’est le chaos. Une tempête à l’intérieur. Qui se meut, silencieuse, certaine, fatale. Les notes du piano se jouent, comme une promesse, je ne comprends que trop le lyrisme symphonique qui raisonne, me parle car tout m’es destiné en ce jour. Un message dans chaque détail. Je n’en réchapperai pas. C’est la fin, le renouveau. Ce que je peux être conne. Mais j’y dois y croire. Il me regardera, me verra, m’aimera. Pourquoi ne m’aime-t-il pas ? Je fais tout pour me rendre aimable, me rendre désirable Je veux représenter quelque chose, mais il ne le sens pas, ne le vois pas, sen fout. Une bataille se joue, et je suis la seule à la voir. Ma vie va basculer, se mesurer, se dessiner en quelques mots. Les restes d’un deuil inachevé se consument en l’espoir d’aller mieux. Vivre une illusion doucereuse. Qu’il joue son rôle dans le théâtre de mes espoirs, c’est tout ce que je demande. Mais il est trop égoïste pour cela. On se ment, on se fait du mal. Il a souffert, j’ai souffert, mais on ne le sait pas. On ne veut pas le savoir. Alors on continuera, on se trompera, ensemble. C’est ce qui nous liera très vite, sous peu, une erreur. Une erreur monumentale, une mascarade. Ma demoiselle d’honneur est heureuse, ma demoiselle d’honneur est une imbécile. Ma demoiselle d’honneur est une inconnue. Comme ma mère. Comme tout l mode. Ils sont tous retombés dans l’anonymat lorsqu’il a rendu son dernier souffle. C’est un mensonge. Un mensonge auquel je veux croire, un mensonge que je veux vivre. La pièce montée est magnifique, alors je vais me rendre. Me perdre dans la perfection de cette journée. C’est la fin. Le renouveau. Je l’aime. Qu’il me voit ou non, que je sois une excuse ou non, mes sentiments son sincères. Je l’aime. E je vais le lui dire. Devant témoins. Je vais le lui dire.