La journée de cours était terminer depuis plus de deux heures et pourtant j’étais toujours dans ma salle de classe. L’endroit était étrangement silencieux ce qui me fit sourire. Je finis de corriger les quelques copies de mes élèves. Ils n’ont que sept ans et pourtant ils sont déjà tous très doué. Ces petits bouts sont les seuls qui arrivent encore à me faire sourire, de par leur innocence et leur part de curiosité sur le monde. Avec eux je pouvais au moins échapper à la tristesse de mon quotidien. En entrant dans cette classe, je savais que tout ce passerait bien. Je les adore et ils me le rendent vraiment bien. Mon regard ce pose alors sur le dessin que la petite Leah m’avait donné avant de partir ce soir. Elle voulait que je sois son amoureux, ce qui m’avait bien fait rire. Enfin. Une fois mes copies corrigés, je les range dans le tiroir de mon bureau et me décide à quitter l’école. Le soleil brille encore légèrement sur la ville, la soirée ne fait que de commencer. Je jette un coup d’œil à ma montre et entame le chemin du retour. Depuis six mois, je n’ai jamais remis les pieds dans une voiture. Depuis l’accident, je me sens incapable de conduire ou ne ce serait-ce que de tenir un volant. La marche à pied est donc devenu mon pain quotidien, heureusement que je ne vis pas loin de l’école, sinon je ne sais pas trop comment j’aurais fait. Malgré tout, ce soir, je n’avais pas envie de rentrer immédiatement. Je ne voulais pas aller m’enfermer dans mon appartement de suite. Autant aller broyer du noir dehors.

Mes pas me guident alors jusqu’au cimetière de la ville. L’espace d’un instant, j’hésite à franchir la grille. Les mains enfoncées dans les poches, je ne sais plus si je dois y entrer ou finir par partir. En six mois, je ne suis jamais venu ici. Je n’ai jamais trouvé le courage de venir voir mon meilleur ami ici, de me retrouver face à sa pierre tombale. Je sais que l’on me tient comme responsable de sa mort, ou tout du moins en parti, mais le pire dans tout ça c’est que j’ai peur de l’aspect de réalité qui va me frapper lorsque je verrais sa tombe. Finalement après avoir lâcher un soupire, je finis par franchir la grille. Je me perds quelque peu dans les allées lorsqu’un prénom retient mon attention Alexandre Ainsworth. L’espace d’un instant, mon cœur rate un battement. Je m’approche difficilement de l’endroit et fixe cette pierre grise… « Hé Alex, c’est moi. » dis-je alors. Bien sûr que j’ai conscience que cela n’est pas réellement utile, parler à une pierre. Mais inconsciemment j’ai l’impression qu’il peut m’entendre et tout ce que je veux c’est qu’il me pardonne, je voudrais tellement le revoir pour discuter avec lui, revenir en arrière, l’empêcher de monter dans cette voiture. Un frisson me parcours le dos. Je finis par m’asseoir sur l’herbe verte en face de cette tombe et commence alors à parler tout seul. Pour la première fois depuis longtemps, je laisse sortir tout ce que je pouvais garder pour moi depuis cet horrible accident.

« Tu peux pas savoir comment tu me manque… » ajoutais-je alors lorsque j’entendis un bruit de souffle léger dans mon dos pensant à une légère brise, je finis tout de même par me retourner. En levant ma tête, mon regard croise celui d’une jolie blonde. Une jeune femme que je connais très bien. Sihboàn. Subitement je me relève et me retrouve alors face à face avec elle. Je ne m’attendais vraiment pas à la voir ici. J’en ai le souffle coupé. Elle est toujours aussi belle. Dire que cela va faire six mois que je ne l’ai pas vu. Elle aussi elle me manque tellement et pourtant je n’ose même pas la regarder dans les yeux. « Je vais pas te déranger. » lui dis-je alors tout en enfonçant de nouveau mes mains dans mes poches, près à faire demi-tour et à partir.

Six mois , six moi qu'Alex n'est plus de ce monde , six mois que je n'ai pas vue Louhàn , six mois que je suis une vrai loque , six mois que mes jambes me font souffrir , six mois maintenant que toute ma vie à changé ! En effet depuis l'accident je me trimbale avec des béquilles , hé oui l'accident m'a pas mal remuer que ce soit physiquement que mentalement ! Perdre son meilleur ami c'est horrible , mais moi dans cet accident j'ai perdue mes deux meilleurs amis , et j'ai sûrement perdue l'homme que j'aime ! J'aurais aimé que ça se passe autrement je l'aurais tellement voulue !

Ce matin le réveil ce fait très dure en effet mes jambes me font horriblement mal , j'en profite pour prendre mes cachets contre la douleur car je ne sais pas ce qu'il y à mais WOUA ça fait mal m**de ! Aprés quelques minutes à attendre que cette douleur disparaisse un peu , je me lève enfin tant bien que de mal me dirigeant en m'appuyant sur mes meubles dans ma salle de bain pour me passer de l'eau sur le visage ! Ma journée va être encore longue ! Mais pas moyen que je reste enfermé comme ça surtout qu'il faut que je passe à l’hôpital pour une consultation et sa une fois part mois depuis ces six derniers mois ! Direction ce lieu que je hais tant , oui je n'ai pas le choix d'y aller en voiture et Dieu sait que les voitures et moi ça fait deux maintenant , j'ai beaucoup de mal mais pas le choix pour me déplacer malheureusement ! A chaque fois que j'entre dans un taxi j'ai un gros noeud dans le ventre , j'ai l'impression de revivre le soir là à chaque fois ! Arrivant enfin j'entre dans ce hall qui me rappelle tellement de souffrance ! Comme l'annonce de la mort d'Alex , j'ai vraiment crue mourir ce jour là je n'ai pas arrêter de pleuré pendant au moins toute une journée ! Si je n'avais pas embrassé Louhàn rien de cela ne se serait passer ! Arrivant dans le bureau le medecin qui ma opéré me dit qu'il faut que je reste aujourd'hui pour faire quelques examens car oui il ne comprend pas pourquoi je ne marche toujours pas normalement !

Plusieurs heures aprés je sors enfin de cet établissement ! Arrivant tout de même à marcher quelques mètres je me dirige vers un endroit très connue pour moi , le cimetière ! J'ai du y aller au moins une dizaine de fois ! M'excusant à chaque fois au prés d'Alex , je ne sais pas si il m'entends mais bon je l’espère ! En quelques minutes je suis arrivé , bon j'ai un peu de mal à marché maintenant mais ce n'est pas grave ! Au loin j'aperçois une silhouette que je connais bien et que je reconnaîtrais entre mille , c'est Louhàn ! Après six mois sans nouvelles je le revois ici ! A croire que c'est fait exprés ! J'arrive enfin à sa hauteur et il se lève ne me regardant même pas dans les yeux en me sortant qu'il ne va pas me déranger , à la limite du partir ! Il déconne là ?« C'est tout ce que tu trouve à me dire aprés six mois ? » M'approchant de la pierre tombale d'Alex tout en posant une de mes béquilles pour laisser ma main toucher les lettres de son prénoms , avant de me retourné vers Louhàn « Je te dégoûte à ce point pour ne pas que tu me regarde droit dans les yeux ? » Ajoutais-je mal à l'aise et blesser en même temps ! Pourtant le voir me fais réellement du bien , j'ai limite l'impression de revivre mais voilà de le voir ça me rappel Alex , ce que je lui est fait ! Et Dieu sait que j'aime Lou ô gosh que oui , sa à toujours était Lou et sa depuis longtemps sauf que je n'osé pas me mettre entre leur amitié jusuqu'a il y à six mois !

Six mois dans une vie cela peut réellement paraître absurde et beaucoup trop court. Habituellement ce n’est rien dans une vie. Mais dans la mienne cela prends carrément un tout autre sens. Cela fait six mois que ma vie a totalement basculé. J’ai perdu mon meilleur ami, celui avec qui j’ai été élevé, celui avec qui j’ai appris la vie et celui que j’aimais par dessus tout. J’ai également perdu la femme que j’aime depuis des années. Je n’ai jamais été un grand romantique ou quoique ce soit, non franchement ce n’est pas du tout mon genre, mais avec Sihboàn les choses ont toujours fonctionné d’une façon assez différente. Mais il y avait eu ce stupide baiser qui était venu briser cette stupide promesse et enlever la vie d’Alexandre. Quand j’y pense, je me demande vraiment ce qui nous a pris ou plutôt ce qui m’as pris de céder à la tentation, après tout elle n’était pas au courant de cette accord tacite qu’il existait entre Alexandre et moi. Mais, il m’aura juste fallut deux secondes pour ressentir de nouveau la culpabilité qui me ronge depuis cet accident. Cette culpabilité qui ce glisse en moins et qui ce faufile avant d’atteindre le trou béant qui remplace mon cœur. Je me sens incapable de rester face à elle…

Mais ces paroles me forcent à rester. Sans bruit, je l’entends déposer ses béquilles et le silence s’installe entre nous. Rien que de la savoir dans cet état me fait frissonner. Je me sens tellement responsable de ce qui lui arrive enfin de ce qui nous arrive… « Je te dégoûte à ce point pour ne pas que tu me regarde droit dans les yeux ? ». Sa voix ce veux presque tremblante et je comprends de suite qu’elle est aussi mal à l’aise que moi. Je ne sais pas si j’ai le courage, le cran et le tact de l’affronter aujourd’hui, mais je ne peux m’empêcher de lever le regard vers son visage. Ces prunelles claires m’attrapent et un frisson me parcours le dos. Ses traits sont tirés, ses jambes semblent la faire souffrir, mais malgré tout elle n’a pas perdue cet affront que j’aimais tant chez elle. J’aimerais tellement la prendre dans mes bras, lui dire a quel point elle m’a manquée et a quel point je l’aime, mais j’ai l’impression que ce n’est pas le lieu idéal pour faire cela. Mais je ne peux pas fuir. Cela fait six mois que je fuis, il va falloir arrêter cela désormais. Les yeux dans les yeux, aucun d’entre nous ne parle. J’observe son visage, les courbes de son corps. Je me sens presque fiévreux. Incapable de savoir quoi ou quoi dire. Immobile je retiens presque ma respiration. Je ne voudrais surtout pas briser ce moment, ce moment où je la revois enfin. « Tu… Tu me manque. » finis-je par dire doucement. Je ne sais pas, si c’est ce qu’elle attendait ou encore si c’est ce qu’il fallait que je dise, mais cela est surtout tout seul. Bien entendu ça venait du cœur et je ne pouvais pas être plus sincère envers elle. D’un pas je me rapproche d’elle. Je sens son parfum envahir l’air et un léger sourire ce dessine sur mes lèvres.

Je vois qu’elle commence à fatiguer d’être debout. Du coin de l’œil je cherche un endroit où elle pourrait ce reposer. Mon regard capte un banc à quelques pas. « Tu veux bien t’asseoir un peu avec moi ? » lui demandais-je alors tout en me postant à ses côtés pour lui offrir l’appui de mon bras. Je ne l’ai jamais réellement vu dans cet état. Pour moi elle restait la Sihboàn forte et rieuse d’avant. Celle qui était capable de ce battre avec nous juste pour nous calmer ou même nous impressionner. Aujourd’hui je remarque à quel point elle a du mal à marcher et cette vision m’inquiète réellement. Je ne sais plus rien d’elle. Bien sûr il y a toujours quelqu’un pour me donner de ces nouvelles, après tout on vit dans une petite ville, mais cela fait bien longtemps que je ne lui ai pas adresser la parole. Lorsque son bras ce pose sur le mien, je sens ma peau frissonner. Un simple contact et j’ai la sensation de revivre. D’un pas mal assuré nous finissons par aller nous asseoir. Elle laisse tomber ses béquilles, j’impose une certaine distance entre nous, mes yeux continus à fixer cette pierre tombale. D’être là avec elle, me fait réellement prendre conscience qu’Alexandre ne reviendra plus jamais. « Comment vas-tu ? » lui demandais-je alors simplement, évitant toujours aussi soigneusement son regard.