Primrose Violet Peabody
SWEETYADMIN ∞ N'aie pas peur de faire face à tes sentiments.
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de Jules Renard
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 |  Sujet: parfois on ferait mieux de réfléchir à deux fois avant d'aller faire les magasins ◘ PV AIMEE Lun 30 Avr - 14:00 | |
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AIMEE & PRIMROSE – Parfois on ferait mieux de réfléchir à deux fois avant d'aller faire les magasins.
« Primrose pour l’amour du ciel, arrête de te cloitrer dans cette chambre ! » Il était près de dix-sept heures et ma sœur venait de débarquer – encore une fois – dans ma chambre à l’auberge pour me déterrer de mon trou paumé. Louanna avait eu l’air heureuse de la voir et lui avait sauté dans les bras pour lui exprimer son contentement. Contentement que j’étais loin de partager. Ne vous méprenez pas, j’adorais ma sœur. Mais elle représentait un peu ma raison et me forçait à faire les choses que je devais faire mais que je n’avais pas envie de faire. Sa voix était un peu comme ma conscience qui résonnait dans mon cerveau quand je ne prenais pas le droit chemin. Comme maintenant. « Bon dis-moi que t’as quand même pu tirer à profit ces heures enfermées ici – hormis celle chez ton nouveau psy… » En repensant à la visite du matin, je me tournai vers elle avec un regard noir et la coupai dans son monologue. « Ce n’est certainement pas mon nouveau psy. Je n’ai clairement pas l’intention d’y retourner. J’y suis allée une fois pour te faire plaisir, maintenant j’en ai fini avec ces inepties. » Et je le pensais vraiment. Les psys ce n’était vraiment pas mon truc. Fin de l’histoire.
« Soit, enchaîna ma sœur. C’est ce que tu penses maintenant mais tu verras que tu changeras d’avis. » Voyant que j’allai enchaîner, elle crut bon de m’interrompre – enfin de m’empêcher de parler puisque son regard avait le mérite de décourager n’importe qui. « On en reparlera quand tu seras plus disposée à m’écouter. Donc avant que tu ne m’interromps, j’avais l’intention de te demander si tu comptais aller demain à l’enterrement de papa en survêtement ou si tu avais prévu quelque chose de plus approprié. » Elle jeta un regard éloquent au pantalon de survêtement que j’avais cru bon d’enfiler en revenant de ce rendez-vous chez le psychologue. Je haussai les épaules, n’ayant pas d’excuse valable pour ce manque de goût évident. « J’avais juste envie de me sentir plus à l’aise. Et vu que je n’avais aucune intention de sortir de nouveau, cette tenue me semblait être la meilleure. » Ma sœur soupira, impuissante face à mon comportement. Je ne pouvais que la comprendre, j’étais impuissante moi-même. Je continuai par lui avouer que je n’avais absolument pas réfléchi à ce que j’allai mettre le lendemain et après avoir cherché quelques minutes dans mon placard, ma sœur en arriva à la conclusion que je devais absolument sortir m’acheter quelque chose de mettable. C’était l’enterrement de notre père et elle n’allait pas me laisser m’y rendre habillée comme un sac à patates. Notre père valait mieux que ça et j’en convenais volontiers.
Ma sœur nous ramena chez elle. Louanna resta avec elle tandis que je me rendis dans un magasin de vêtements. Je voulais d’abord me rendre dans le magasin de mon enfance mais ma sœur me l’avait fortement déconseillé insistant sur le fait qu’elle ne tolèrerait pas non plus de me voir habillé comme lorsque j’avais dix-huit ans. Ca c’était dit. Je commençai à fouiller dans les portants mais la vérité était que je ne me sentais pas d’humeur à le faire. Maussade, je ne voyais même pas vraiment ce qu’il y avait sur les portants. Et la silhouette que je vis dans le fond du magasin ne fit rien pour arranger mon humeur. Mon cœur se mit à faire des cabrioles tandis que je tentai de me fondre dans la masse des portants. |
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